ESCALADE AU VIADUC DES FAUVETTES : 1er OCTOBRE 2006

Par un beau dimanche de début d'automne, 5 joyeux et téméraires grimpeurs de Limay, s'en vont, cheminant, dans la forêt profonde de Brocéliande
... euh, non, de Bures sur Yvette !

marche_approche

A travers cette verdure omniprésente et dense, une atmosphère étrange gagne peu à peu nos joyeux lurons,
comme si la forêt exalait un air d'envoûtement.

Ici pourtant, point de Chevalier de la table ronde ou de Lancelot, ou autre reine Guenièvre. Non, leur Graal à eux c'est le viaduc dit "des Fauvettes".
Ils traversent ainsi la verte contrée, et passant à travers un imperceptible voile de brume,
c'est alors qu'à l'insu de leur plein gré, au fil de leur cheminement,
quelque chose dans l'espace temps se détraqué !

tunnel

Mais de quel sortilège sont-ils donc victimes dans cette plaine plane et verdoyante, ou un étrange et saugrenutunnelsombre, s'ouvre devant eux, comme un défi à leur courage. Il leur faut affronter cette obscurité maléfique, dans l'espoir que Merlin les laisse atteindre ce pont si désiré. Ouf, nous y sommes !
Mais il leur faut encore éviter une nuée de lutins, grimlins et autres créatures des abysses (journée nationale de la spéléologie), qui ont envahi l'ouvrage en pierre de meulière !
Arrivés au pied des arches, d'invisibles créatures des arbres, lancent une pluie de glands et de châtaignes. Mais sont ils réellement belliqueux, car aucun ne les atteint vraiment !

groupe-se-prepare





Qu'importe, nous préparons notre matériel, en déroulant des kilomètres de cordes et moult mousquetons, et dégaines et autres outils étranges, mais bien utiles.

Chacun s'harnache et dispose son petit sac de poudre de perlinpinpin au bas du dos.
Celle-ci sert à jeter un sort aux pierres qui suent, pour nous faire glisser et nous entraîner dans une chute fatale.







au-pied


veronique_tete




Damoiselle Véronique la première, avec grâce, s'élance dans la paroi, sous une voûte aux allures romanes pour ne pas dire médiévales. La pierre, que dis-je la roche, se défend subtilement, en cachant ses prises à nos regards affûtés. La tâche semble ardue, mais point n'en faut compter à Damoiselle Véronique, qui à force de batailler finit par vaincre les esprits minéraux !

patricia_tete

Puis à son tour, Dame Patricia chevauche la verticalité
de cette pierre blonde si malicieuse !





Dame Pascale, dans sa parure fuchsia, ne tarde pas à lui emboîter le pas, toutes deux déplaçant leurs légères bottines avec zèle et grâce non feints, sur ce damier abrupt et pernicieux.
Pièges et chausse-trappes se succèdent, mais ne parviennent pas à les mettre en difficulté.


Quelque peu piqué par tant de charme et d'adresse démontrée par la gente féminine, Damoiseau Michel entend bien faire briller les armes de sa maison, blason noir et rouge sur fond bleu roi, et à qui veut l'entendre, lance un défit incertain sur une voie un tantinet banal ! Heureusement le duel tourne court à son avantage !
Fi de ce modeste itinéraire.
Allons tâter plus rebelle et plus âpre adversaire, que ce parcours trop puéril et plus proche de l'ordinaire échelle de meunier, que d'une digne muraille de donjon.



pascale_tete
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C'est alors que Messire Xavier, au dorsal blason régional, jaune et orangé, s'engage courageusement dans un mystérieux cheminement, serpentant et sortant de la pénombre en s'enroulant autour d'un pilier, vers une divine et aveuglante lumière. Cette chevauchée très esthétique se déploie, entièrement agrémentée de moult nobles mouvements.


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Plus tard, Damoiselle Véronique, intriguée par la prestance de Dame Patricia se fait expliquer comment contrecarrer les sortilèges des pierres polygonales.
Ainsi, Dame Véronique étant issue d'une plus grande lignée, doit poser très haut son mignon chausson, afin de conjurer le vil esprit dit "du pied trop bas".

a-toi



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patricia_contre_jour1 foret

L'assaut de la muraille se prolonge ainsi, aussi longtemps que s'égrène la mesure du temps dans d'invisibles sabliers.
Sous le couvert des arbres, qui étalent leurs chevaleresques branchages, perce une féerique lumière blanche, éclairant les énigmatiques et aériennes évolutions.

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Bien après que la course du soleil ait dépassé son zénith, les varappeurs aux muscles tétanisés par tant de souverains efforts, et gagnés d'énigmatiques et cavernicoles gargouillis ventraux, se décident à retrouver les joies des banquets champêtres !
Quelques troncs couchés dans la vaste pelouse, feront office de trône à nos Messires, tandis que gentes Dames se contentent de poser séant sur une étoffe à même le sol.
Sa majesté le soleil n'est pas avare de ses dardants rayons automnales.
Ainsi se repaissent nos gens, d'une multitude de mets savoureux, quand, par on ne sait quelle diablerie, apparaît un sombre nuage, présageant quelques funestes et vicieuses averses !

prairie_soleil

gouttes_marrantes


Les premières gouttes amusent beaucoup
sous leur ombrelle, Damoiselle Véronique
et Dame Patricia.
Mais l'averse sournoise redouble d'espièglerie et forcit grandement, obligeant Dame Pascale a s'emmitoufler dans un poncho "lutinien",
espérant se camoufler aux vues des amicales créatures souterraines.

poncho

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Sous une mitraille de gouttes sonores, une étrange et fantasmagorique lumière rougeâtre s'empare maintenant de l'atmosphère moite, sous les ombrelles largement déployées.

Diables et diablotins semblent alors s'emparer de Messire Xavier, envahi de moqueurs soubresauts, et de Damoiseau Michel miné de sueurs froides.

froid

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Agacés par tant de phénomènes surnaturels, ils décident de se mettre à l'abri du viaduc, et de siroter un chaud breuvage noir au doux nom de kawa, longuement remué pour délayer une additionnelle poudre blanche et très douce.
C'est alors que leurs yeux sont attirés par d'étranges hiéroglyphes et d'obscures écritures diaboliques, manuscrites et non monastiques semble-t-il ? Impossible à déchiffrer ! Qui sont ces manants qui ont osé souiller la vénérable pierre de ce monument ? Est-ce une peuplade venue d'un univers lointain ? On ne le saura jamais!
Aller, on reprend du délicieux breuvage douceâtre, car une curieuse lassitude les enveloppe progressivement.

Plus tard, les ascensionnistes reprennent leur cheminements verticaux, bien que les cerveaux s'embrument légèrement, gagnés par la fatigue et drogués par le philtre noirâtre et brûlant pris au pied des écritures mystiques !

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De surprenants phénomènes contre nature, ou des hallucinations visuelles, se manifestent alors et s'accumulent !

C'est ainsi que l'on voit Dame Patricia grimper en moulinette en toute sécurité, mais ayant pris soin d'emporter toutes les dégaines, les mousquetons et autres cordelettes !

Messire Xavier quant à lui, s'élance sans corde, porté par les rameaux d'un châtaignier, dont les délicates feuilles l'emmènent inexorablement, et avec précaution vers le haut !

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A son tour, Dame Pascale se voit narguer par une autre Dame Pascale de forte ressemblance, grimpant plus haut et plus vite qu'elle, sur une muraille opposée et symétrique ?
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Quant à Messire Xavier, redescendu des arbres, tente une nouvelle fois l'ascension d'un pilier.
Mais lui aussi se fait dépasser, sur le pilier d'en face, par son double, moqueur, roublard et plus leste !


Diableries, effets de miroir, créatures facétieuses et hallucinations en tous genres !
Suffit !

Nos courageux Limayens plient bagages et sur le chemin du retour, reprennent peu à peu leurs esprits,
retrouvant brutalement au détour d'un sentier sinueux, le brouhaha et les fumées nauséabondes de la civilisation !

Tous en concluent, que le point limite ou s'opère la transition dans l'espace temps, est certainement ce fameux tunnel !

Un tunnel dans une plaine, non mais ... !

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Novembre 2006
Š A.L.J. LIMAY ESCALADE
Texte et photos Michel PERRUCHET