A travers cette verdure omniprésente et dense, une atmosphère étrange gagne peu à peu nos joyeux lurons,
comme si la forêt exalait un air d'envoûtement.
Ici pourtant, point de Chevalier de la table ronde ou de Lancelot, ou autre reine Guenièvre. Non, leur Graal à eux c'est le viaduc dit "des Fauvettes".
Ils traversent ainsi la verte contrée, et passant à travers un imperceptible voile de brume,
c'est alors qu'à l'insu de leur plein gré, au fil de leur cheminement,
quelque chose dans l'espace temps se détraqué !
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Qu'importe, nous préparons notre matériel, en déroulant des kilomètres de cordes et moult mousquetons, et dégaines et autres outils étranges, mais bien utiles.
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Damoiselle Véronique la première, avec grâce, s'élance dans la paroi, sous une voûte aux allures romanes pour ne pas dire médiévales. La pierre, que dis-je la roche, se défend subtilement, en cachant ses prises à nos regards affûtés. La tâche semble ardue, mais point n'en faut compter à Damoiselle Véronique, qui à force de batailler finit par vaincre les esprits minéraux ! |
![]() Puis à son tour, Dame Patricia chevauche la verticalité
de cette pierre blonde si malicieuse !
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Dame Pascale, dans sa parure fuchsia, ne tarde pas à lui emboîter le pas, toutes deux déplaçant leurs légères bottines avec zèle et grâce non feints, sur ce damier abrupt et pernicieux.
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![]() C'est alors que Messire Xavier, au dorsal blason régional, jaune et orangé, s'engage courageusement dans un mystérieux cheminement, serpentant et sortant de la pénombre en s'enroulant autour d'un pilier, vers une divine et aveuglante lumière. Cette chevauchée très esthétique se déploie, entièrement agrémentée de moult nobles mouvements. |
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Plus tard, Damoiselle Véronique, intriguée par la prestance de Dame Patricia se fait expliquer comment contrecarrer les sortilèges des pierres polygonales.
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L'assaut de la muraille se prolonge ainsi, aussi longtemps que s'égrène la mesure du temps dans d'invisibles sabliers.
Sous le couvert des arbres, qui étalent leurs chevaleresques branchages, perce une féerique lumière blanche, éclairant les énigmatiques et aériennes évolutions.
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Bien après que la course du soleil ait dépassé son zénith, les varappeurs aux muscles tétanisés par tant de souverains efforts, et gagnés d'énigmatiques et cavernicoles gargouillis ventraux, se décident à retrouver les joies des banquets champêtres !
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Les premières gouttes amusent beaucoup
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Sous une mitraille de gouttes sonores, une étrange et fantasmagorique lumière rougeâtre s'empare maintenant de l'atmosphère moite, sous les ombrelles largement déployées.
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![]() Agacés par tant de phénomènes surnaturels, ils décident de se mettre à l'abri du viaduc, et de siroter un chaud breuvage noir au doux nom de kawa, longuement remué pour délayer une additionnelle poudre blanche et très douce.
C'est alors que leurs yeux sont attirés par d'étranges hiéroglyphes et d'obscures écritures diaboliques, manuscrites et non monastiques semble-t-il ? Impossible à déchiffrer ! Qui sont ces manants qui ont osé souiller la vénérable pierre de ce monument ? Est-ce une peuplade venue d'un univers lointain ? On ne le saura jamais! Aller, on reprend du délicieux breuvage douceâtre, car une curieuse lassitude les enveloppe progressivement. Plus tard, les ascensionnistes reprennent leur cheminements verticaux, bien que les cerveaux s'embrument légèrement, gagnés par la fatigue et drogués par le philtre noirâtre et brûlant pris au pied des écritures mystiques ! |
![]() De surprenants phénomènes contre nature, ou des hallucinations visuelles, se manifestent alors et s'accumulent !
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A son tour, Dame Pascale se voit narguer par une autre Dame Pascale de forte ressemblance, grimpant plus haut et plus vite qu'elle, sur une muraille opposée et symétrique ? |
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Quant à Messire Xavier, redescendu des arbres, tente une nouvelle fois l'ascension d'un pilier.
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Diableries, effets de miroir, créatures facétieuses et hallucinations en tous genres !
Suffit !
Nos courageux Limayens plient bagages et sur le chemin du retour, reprennent peu à peu leurs esprits,
retrouvant brutalement au détour d'un sentier sinueux, le brouhaha et les fumées nauséabondes de la civilisation !
Tous en concluent, que le point limite ou s'opère la transition dans l'espace temps, est certainement ce fameux tunnel !
Un tunnel dans une plaine, non mais ... !