6 JOURS ET 5 NUITS DANS LE MASSIF DU MONT BLANC.
Les légendes des photos sont activées en passant la souris dessus.

SAMEDI 28 JUILLET 2001

Le départ est très matinal pour notre équipe de l'ALJ escalade qui dès 5 h 30 prend la route direction CHAMONIX pour passer une semaine dans les hauteurs glaciaires et finir par l'objectif principal : le MONT BLANC avec ses 4808 mètres .
Après un trajet sans encombre, les voilà donc arrivés à destination où ils s'occupent des derniers préparatifs (faire les courses, répartition des sacs, réglage du matériel... etc.), jonglage avec les casseroles ! (demandez à Christelle, elle s'en souviendra toute sa vie), avant d'aller se coucher et tout ceci dans la bonne humeur.

descente_du_montenvers_sur_mer_de_glace
DIMANCHE 29 JUILLET

Lever à 7h, petit déjeuner et ils rejoignent FELIX (leur guide),
qui les attend devant la gare du Montenvers,
les retrouvailles faites, les voilà partis pour la 1ère pause café !
Rapide car la crémaillère les enlève à 10 h 20 sous le soleil.
A partir de là, les choses sérieuses commencent.
Course entre Claude et Félix
dans les échelles descendant sur la mer de glace.

Premier exercice technique de cramponnage
pour tout le monde dans les crevasses, pas facile.
Et voilà que Fred se tord méchamment la cheville,
mais dur à la douleur et grâce au bandage de Félix,
il poursuivra jusqu'au bout de la semaine.
Quant aux autres, quelques égratignures pour certaines
et des compliments pour les autres.
ecole_d_escalade_de_glace
le_premier_refuge_leschaux
Les nuages menaçants les obligent à allonger le pas
vers le refuge de LESCHAUXoù une surprise les attend :
il n'y a que 15 couchettes pour 20.
Heureusement que certains partent vers 23h pour les Grandes Jorasses,
ce qui fait rêver Sébastien.
Mais en voilà d'autres qui arrivent,
des Coréens semble t'il, "Quoi des Coréens" crie le gardien,
il saisit sa longue vue et hurle "ils coucheront dehors".
C'est donc les coudes serrés que nos amis profiteront
de leur première nuit en altitude
dans une ambiance très sympa
et face aux glaciers éclairés par un coucher de soleil.
LE REVE...
LUNDI 30 JUILLET

Félix sonne le clairon à 5 h 30, "encore 5 minutes" lance Manu.
La nuit a été dure, trop chaude et peu dormi, mais il faut y aller.
Petit déjeuner avec cette fois ci le lever du soleil et pas un nuage à l'horizon. Barbouillage de crème obligatoire. Et c'est parti pour une superbe course jusqu'à la brèche des Périades à 3432 mètres, avec vue sur le Mont Blanc en prime. Mais impossible de s'attarder, il fait trop chaud et la neige fond vite
laissant apparaître les crevasses, et les estomacs crient famine.
La descente sera folklo, Christelle découvre que l'on peut skier avec des crampons, en tête dans sa cordée, elle entraînera Pascale et Félix à fond.
Quant aux garçons, dont certains ne savent pas skier,
il faudra les attendre 10 minutes !
Les roulés au thon, fait maison par Christelle, ne feront qu'une bouchée avant d'entamer l'ascension d'une moraine très physique
pour rejoindre le refuge du COUVERCLE.
Le manque d'eau et la chaleur leurs seront fatales, de plus,
les premières ampoules apparaissent et le refuge leur paraît encore si loin.
Ce n'est qu'à 17 h qu'ils y arriveront, pour savourer une bière bien méritée.
Félix est perplexe, la fatigue est trop importante
pour envisager la course du lendemain,
il préférera accorder à tout le monde une journée de transit afin de récupérer.
Le repas pris et au lit.

descente_des_periades
refuge_du_requin
MARDI 31 JUILLET

Grasse matinée, lever à 8 h pour une journée de balade
qui commencera par la descente de la fameuse moraine,
avec une frayeur au passage quand Félix et Christelle
font tomber une grosse pierre
qui vient s'échouer à quelques mètres des autres.
La traversée de la mer de glace et l'ascension des échelles
pour rejoindre le refuge du REQUIN à 2516 m.
L'après-midi se déroulera tranquillement au soleil,
après un second repas de festin
(quiches au saumon et cake au pruneau fait maison par Pascale),
suivi par une première et dernière séance toilette.
Le dîner du soir sera animé par Claude qui sans savoir pourquoi
est pris d'un fou rire qui durera, durera...
finalement après toutes ses émotions il réussira à manger sa soupe.

MERCREDI 1er AOÛT

Le réveil se fera avant le coucher des étoiles, ce qui est dur pour tout le monde. Pascale traîne à faire son sac, elle a perdu ses chaussettes et partira sans. Finalement à 5 h le camp est levé et c'est avec les frontales
que toute la troupe cherchera le passage,
repéré la veille,pour accéder au glacier.
Grâce au flaire de Félix ils slalomeront à travers les crevasses
pendant que le jour se lève.
7 h de marche seront nécessaires pour rejoindre la pointe Helbronner,
sous un soleil éclaboussant. Il est midi et les estomacs sont creux.
La pause crasse croûte se fera sur un pic rocheux surveillé par un hélicoptère
que Félix essaie d'abattre avec ces broches à glaces!! Eclat de rire.
L'après midi sera de repos au refuge TORINO en Italie, enfin presque,
car voilà que la météo se gâte, difficile de savoir pour quand.
Il faut choisir, départ à 1h du matin avec 3h de marche supplémentaires
pour rejoindre le pied du Mont Blanc du Tacul et entamer les 4808 m.
ou départ à 5h avec au programme l'ascension
du Mont Blanc du Tacul à 4248 mètres et retour au refuge des Cosmiques
puis le lendemain l'ascension du Mont Blanc,
en espérant que la perturbation n'arrivera que vendredi dans l'après midi,
ce qui semblerait être le cas.
Le choix est fait : lever à 5 h
Finalement ce n'est qu'à 6 h que l'on vient les réveiller.
Panique à bord.

serac_de_la_vallee_blanche
sommet_mont_blanc_du_tacul
JEUDI 2 AOÛT

Le temps reste potable. Les 3 heures d'approche se feront facilement
mais dans la montée du Mont Blanc du Tacul, la pente est raide, le souffle court.
Imaginez Félix en tête avec les 2 filles dans sa cordée, Claude et Manu,
Fred et Sébastien regardant tous leurs crampons et avançant à 2 à l'heure
au milieu d'un paysage blanc.
Ils iront jusqu'au bout, au sommet du MONT BLANC DU TACUL ,
et amèneront les couleurs de l'ALJ Escalade à 4248 mètres , malgré la tempête et les premiers flocons qui menacent.
Juste le temps d'une petite pause et d'admirer le Mont Blanc
qui paraît si proche et à la fois si loin et il faut redescendre.
La descente, un problème pour Sébastien
qui après avoir franchi la dernière crevasse,
s'emmêler les crampons et entraîne Fred dans une chute sur plusieurs mètres. Sacré Seb. Finalement en 1 heure ils seront tous en bas, mais le vent et les nuages les rattrapent, et c'est au pas de course
qu'ils rejoindront le refuge des COSMIQUES.
Ouf ! ils y sont, le repos des guerriers est bien mérité et la bière aussi !
Félix les ramène à la réalité :
la tempête est là avec 24 h d'avance, pas de chance.
Encore une grande décision à prendre : dormir au refuge en espérant que cette maudite tempête ne fasse que passer dans la nuit ou redescendre dans la vallée tout de suite.
Le vote est fait : ils restent

VENDREDI 3 AOÛT

Leur nuit sera terrible, le vent ne faiblit pas,
1er réveil à 1 h, impossible de partir,
2ème réveil à 5 h, la tempête souffle toujours.
C'est avec un gros regret qu'ils se dirigeront dans le brouillard
vers l'aiguille du Midi pour prendre le téléphérique.


L'aventure est finie et les 4808 mètres non franchis,
mais le moral reste présent et non découragés,
ils reviendront.


le_depart_sans_le_mont_blanc